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"le crayon et la plume"
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dimanche 28 juillet 2013

*Dans un autre rêve, où je crois me promener à cheval...







"Dans un autre rêve, où je crois me promener à cheval, par une belle journée,
la conscience de ma véritable situation me revient en mémoire,
comme aussi cette question de savoir si le libre arbitre de mes actions imaginaires 
m'appartient en songe ou ne m'appartient pas.
Voyons, me dis-je, ce cheval n'est qu'une illusion, cette campagne que je parcours
un décor, mais si ce n'est point ma volonté qui a évoqué ces images, il me semble bien
du moins que j'ai sur elles un certain empire.
Je veux galoper, je galope. 
Je veux m'arrêter, je m'arrête.
Voici maintenant deux chemins qui s'offrent devant moi.
Celui de droite paraît s'enfoncer dans un bois touffu  ;
celui de gauche conduit à une sorte de manoir en ruine.
Je sens bien que j'ai la liberté de tourner à droite ou à gauche, et par conséquent  de décider moi-même
si je veux faire naître des associations d'idées-images en rapport avec ces ruines ou avec ce bois.
Je tourne d'abord à droite, puis l'idée me vient qu'il vaut mieux, dans l'intérêt de mes expériences, 
guider un rêve aussi lucide du côté des tourelles et du donjon, parce qu'en cherchant à me souvenir
exactement des principaux détails de cette architecture, je pourrai, peut-être, 
à mon réveil, reconnaître l'origine de ces souvenirs.
Je prends donc le sentier de gauche,  je mets pied à terre à l'entrée d'un pont-levis pittoresque
et durant quelques instants que je dors encore , j'examine très attentivement une infinité de détails, grands et petits : voûtes ogivales, pierres sculptées, ferrures à demi-rongées, 
fissures et altérations de la muraille, admirant avec quelle précision minutieuse tout cela se peint  aux yeux de mon esprit.
Bientôt pourtant, et tandis que je considère la serrure gigantesque d'une vieille porte délabrée, 
les objets perdent tout à coup leur couleur et la netteté de leurs contours,
comme les figures des dioramas quand le foyer s'éloigne.
Je sens que je me réveille.
J'ouvre les yeux au monde réel, la clarté de ma veilleuse est la seule qui m'éclaire.
Il est trois heures du matin.

Hervey  de Saint Denys. 
Les rêves et les moyens de les diriger.
(cité par Michel Jouvet dans le Sommeil et le rêve)

(Réf. : sur les épaules de Darwin - France Inter
par Jean-Claude Ameisen)

émission du 20 juilllet 2013

"Cette étoffe sur laquelle naissent les rêves (4)"






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Par Den :
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