....bienvenue chez moi


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Bienvenue dans mon nouvel espace
"le crayon et la plume"
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samedi 21 novembre 2020

*La Musique

 

`` Si la musique nous est si chère c'est qu'elle est la parole la plus profonde de l’âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur ``- Romain Rolland

 

 

Piano, Rose, Jaune, Vintage, Touches

 

mardi 10 novembre 2020

*Automne - 10ème jour de novembre -

 

 

toutes, à tous,



 
Feuilles, Arbre, Feuilles D'Automne

Pour   demain...


Et les autres jours....


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Pour ce  dixième jour de novembre  au beau teint salué 

Je vous offre ces mots lumineux tamisés ....


Que ce clair-obscur et plus   précise-aimant

La plus douce  saison qui tonne frisonne  et plie

Au coeur flairé des satins de la vie.....


L'automne

"L'automne est un andante mélancolique et gracieux qui prépare"...

 

Le Lac Hoan Kiem, Ha Noi, Vietnam


L'automne en dormance


Se pare  se farde

Vêtu de vos mots  vos sourires  

Tristes de silence  aussi

De robes d'élégance  où nous nous enroulons

Dans nos châles-heureux...

De lin  de laine

De longs effets  lisette



Rose, Tissu, Laine, Fil, Pull, Cardigan



Automne, Activités De Plein Air, Hiver



Je souhaite qu'ici  le temps qui roule se déroule

Se croque comme une gourmandise

Où  je puiserai au corps à-paix-tissant

L'extra-ordinaire

Nourri par vos hymnes-âges vos  mets vos mots

Dégoulinants en  goulinettes fines

Brillantes comme un aure-or nouvel-aimant-né

En choeur de vous


Nature, L'Automne, Chute D'Eau



Offert


Lié  relié.


Den


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Feuilles, Automne, Surface

vendredi 6 novembre 2020

*Point

 

 

 

point ponctuation 04

 

Point

Je ne suis que le fruit peut-être
De deux lignes qui se rencontrent.

Je n'ai rien.

On dit partir du point,
Y arriver.

Je n'en sais rien.

Mais qui
M'effacera ?

 Guillevic

dimanche 1 novembre 2020

dimanche 11 octobre 2020

Patrick Fiori - Florent Pagny - J'y vais - Lyrics


*"Clous" poèmes d'Agota Kristof

 

 

Traduction des poèmes hongrois par Maria Maïlat

Après les trois romans de sa trilogie, Le Grand Cahier, La Preuve, Le Troisième mensonge, son dernier roman Hier, ses nouvelles C’est égal et son récit autobiographique L’Analphabète, nous pouvons lire aujourd’hui les poèmes d’Agota Kristof (1935-2011). Peu avant sa mort, elle les avait sortis de ses archives pour qu’ils soient édités.

Clous rassemblent les poèmes hongrois de jeunesse dont elle a intensément regretté la disparition au moment de quitter la Hongrie en 1956. Elle les a reconstitués de mémoire, en a ajouté de nouveaux, a choisi leur titre français mais ne les a pas traduits. Source d’inspiration de plusieurs proses, les poèmes sont restés inédits.

Ce livre bilingue constitue leur édition originale en hongrois et leur première traduction en français. Ils sont accompagnés de quelques poèmes écrits directement en français. On y retrouve le style tranchant d’Agota Kristof, ses thèmes, la perte, l’éloignement et la mort, mais aussi, largement déployés, la nature et l’amour.

biographie

Née en 1935 à Csikvand, Agota Kristof fuit la Hongrie en 1956 après une enfance marquée par la guerre mais aussi par la personnalité de son père instituteur et par les jeux avec ses deux frères. Le hasard veut qu’elle s’installe en Suisse à Neuchâtel, où elle travaille tout d’abord en usine. Elle y apprend le français, puis écrit pour le théâtre et réussit à faire jouer ses pièces. En 1986, Le Seuil publie son premier roman, Le Grand cahier, qui lui vaut un succès mondial. Agota Kristof est décédée en 2011.

autres titres du même auteur aux éditions ZOE

Où es-tu Mathias?L'Analphabète (livre audio) L'Analphabète

 

 

lundi 5 octobre 2020

*L'Autre


 

L’Autre

Andrée Chedid

« Je est un autre. » Arthur R.

À force de m’écrire
Je me découvre un peu
Je recherche l’Autre

J’aperçois au loin
La femme que j’ai été
Je discerne ses gestes
Je glisse sur ses défauts
Je pénètre à l’intérieur
D’une conscience évanouie
J’explore son regard
Comme ses nuits

Je dépiste et dénude un ciel
Sans réponse et sans voix
Je parcours d’autres domaines
J’invente mon langage
Et m’évade en Poésie

Retombée sur ma Terre
J’y répète à voix basse
Inventions et souvenirs

À force de m’écrire
Je me découvre un peu
Et je retrouve l’Autre.

Andrée Chedid

 

 Poème inédit commandé par le Printemps des Poètes 2008

samedi 22 août 2020

Green Team - Les Enfants du monde (Clip Officiel)

Bon week-end.
 
Prenez bien soin de vous.

Je vous embrasse.
Den

jeudi 2 juillet 2020

*L'enfance





Regarder l'enfance




Jusqu'aux bords de ta vie
Tu porteras ton enfance
Ses fables et ses larmes
Ses grelots et ses peurs

Tout au long de tes jours
Te précède ton enfance
Entravant ta marche
Ou te frayant chemin

Singulier et magique
L'œil de ton enfance
Qui détient à sa source
L'univers des regards.


 Andrée Chedid







Je  vous souhaite d'heureuses vacances, belles comme vous les apprécierez ....ombragées  ou  ensoleillées, profitez au maximum les uns des autres.... guettez chaque haleine de la nature, chaque respiration  qui traduit la  truculence et la force, qui réanime  ces mélopées, chaque senteur fleurie,......vivez,  évadez-vous chaque jour  dans les profondeurs de votre être 

.... ce qui vous entoure ...

Prenez bien soin de vous.


 

Je ne vous oublie pas.
Je passerai vous lire de temps en temps natter  vos mots, vos échos, vos bulles riantes, vos cordes mélodieuses...

A bientôt.
Je vous embrasse très fort ♥ .

Den


mardi 30 juin 2020

samedi 27 juin 2020

*Aller vers....


"Ce qui importe ce n'est pas d'arriver, mais d'aller vers"

Antoine de Saint-Exupéry




Heureux week-end à chacun chacune d'entre vous.

Den


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mardi 26 mai 2020

*Avec balcon

Lundi 18 mai 2020
par Augustin Trapenard
France Inter 

Lettre d'Intérieur


"Les humains ont le don inouï de fabriquer du regret..." - David Foenkinos

 

David Foenkinos est écrivain, dramaturge et scénariste. On lui doit notamment les romans "La délicatesse" et "Charlotte". Dans cette lettre adressée à celui qu'il était au début de l'année, il regrette de ne pas avoir su profiter de tout ce qui lui manque aujourd'hui. 


David Foenkinos s'est écrit une lettre à lui-même…
David Foenkinos s'est écrit une lettre à lui-même… © Getty / Jasmin Merdan
Dans un appartement sans balcon, le 17 mai 2020

Mon cher David,

Je sais que les gens vont penser que tu es devenu complètement égotique en t’écrivant ainsi à toi-même. Surtout en ce temps où les autres te manquent tant. Où tu ramasserais désespérément n’importe quelle miette d’un souvenir collectif. Ils vont se dire que le confinement te propulse dans une sorte d’Alain-Delonite aigüe. Mais je ne pouvais faire autrement que de m’adresser à toi mon cher David, mon innocent de janvier 2020. Je t’écris d’un pays que tu vas bientôt connaître et pour lequel il ne faut pas de passeport. Ton seul voyage sera du salon à ta chambre, avec escale en cuisine. C’est une période où la mélancolie te sera facile. Ce spleen que Dostoïevski appelle « la tristesse civique ». Incroyable expression qui résonne si juste aujourd’hui. La tristesse civique. Alors voilà, d’où je suis, je voulais t’exhorter à profiter pleinement de ce que tu n’auras plus bientôt. Je me souviens comme tu râlais de ces trajets dans le métro bondé. Ah mon pauvre, si tu savais ta chance ! Savoure chaque station où tu es collé aux autres, où tu manques de t’étouffer. Tu te souviens comme la rame restait coincée entre Rome et Place de Clichy dans le noir pendant dix minutes ? Ah, le bonheur ! Ce souvenir, c’est un peu mes nouveaux Maldives maintenant. Et quand tu sortais dans la rue, il faisait gris, les gens avaient des soucis et faisaient la tête. Mais au moins tu voyais leurs visages ! D’où je t’écris, on ne voit plus de sourires. C’est la mort des rouges à lèvres. Puis, tu allais déjeuner dans ce café où tu attendais pendant tout le repas une corbeille de pain qui n’arrivait jamais. Crois-moi que tu donnerais tout maintenant pour pleurnicher sur un hypothétique crouton et t’agacer de la nonchalance d’un serveur. Et puis, ce soir-là, tu étais allé au théâtre voir une pièce qui t’a ennuyé. C’était vraiment mauvais. Tu as fini par faire ta liste de courses dans ta tête pour passer le temps. En plus tu t’étais déplacé une vertèbre à force de te contorsionner. Mais, en y repensant mieux, quelle soirée divine ! D’où je suis même le mauvais goût est devenue une saveur. Tout ça est classique tu me diras : on en vient toujours à aimer ce qu’on perd. Les humains ont le don inouï de fabriquer du regret. Voilà pourquoi je suis parti en éclaireur de nous. Au fond, pour réussir sa vie, on devrait toujours avoir une sorte de double qui a trois mois d’avance. Alors je t’en prie, aime la vie ! Prends le métro aux heures de pointe, fais toi maltraiter par un serveur, et va voir de mauvais films ! Savoure notre paradis, et reviens vers moi, armé de tous ces souvenirs que j’ai envie de chérir. Quand tu seras près de moi, je serai heureux de t’embrasser, et d’ailleurs je serai la seule personne qui aura le droit de t’embrasser...

Ps : Ah oui, tant que j’y suis : il te reste deux mois pour déménager et tenter de trouver un appartement avec un balcon.

David Foenkinos

 

lundi 25 mai 2020

*Notre aveuglement

mercredi 20 mai 2020
par Augustin Trapenard
France Inter

Lettre d'Intérieur


"Nous assistons bel et bien à l’effondrement de notre aveuglement..." - Fred Vargas

Fred Vargas est scientifique et romancière. Dans cette lettre adressée à tous, elle espère que cette crise mondiale aura permis de nous ouvrir les yeux.

La crise du covid-19 nous ouvrira--elle les yeux sur la crise climatique ?
La crise du covid-19 nous ouvrira--elle les yeux sur la crise climatique ? © Getty / Peter Dazeley
Paris, le 19 mai 2020

Chers tous,

La crise du coronavirus a déjà fait en France des milliers de morts et de deuils et il est à craindre que ce si douloureux chemin ne soit pas achevé. La gravité de ce drame a aussi provoqué un effet rebond inédit, aussi inattendu que clairvoyant. Il ne s’agit pas d’un simple contrecoup éphémère que quelques mois effaceront des esprits, mais bien d’une prise de conscience profonde, si nouvelle et si perspicace, qu’en effet, quand cette épidémie aura enfin passé, la volonté d’un autre monde, d’une large refonte, se dressera face à ce qu’on qualifie déjà de « Monde d’Avant ».

« Avant », et en dépit de la menace gravissime qu’est le changement climatique, dont les Français sont au plus mal informés, nous allions les mains dans les poches et nez au vent, portés par le flot de notre société d’abondance, pénétrés d’un sentiment d’invulnérabilité. En Europe, les drames sanitaires, les disettes, les eaux non potables, tout cela appartenait aux hommes des anciens temps et ne pouvait en aucun cas nous atteindre. Quand, soudain, le coronavirus vint asséner un formidable coup de hache à nos croyances sereines. Brusquement, nous nous sommes retrouvés hébétés, car totalement démunis, sans masques, sans gants, sans désinfectant, y compris pour les soignants tant exposés et trop peu nombreux. Nos entreprises ayant remis leurs productions entre les mains de la Chine, pour l’éternelle raison du profit, nous fûmes dans l’incapacité de faire face à l’épidémie. En un tournemain, les Français comprirent à quel point nous étions dépendants, subordonnés aux importations, et ont exprimé leur exigence d’une autonomie sanitaire du pays. Et étonnamment, cette prise de conscience a débordé hors de cette seule préoccupation. De notre indigence en matière de santé à notre déficience dans le domaine alimentaire, assujetti lui aussi aux importations, il n’y avait qu’un pas à franchir. Et il le fut. La demande d’une autonomie alimentaire du pays figure désormais au rang des priorités nouvelles.

Nous assistons bel et bien à l’effondrement de notre aveuglement, à la fin de ces certitudes confortables qui régnaient il y a quatre mois encore. À très juste titre : quand viendra le temps, proche, du déclin géologique du pétrole, puis la contraction de plus en plus prononcée des transports aériens, quand s’amenuiseront les possibilités d’importer à notre guise, alors nous serons nus : incapables de nous nourrir et de nous vêtir par nous-mêmes, incapables de fabriquer des médicaments, sans parler de quantité d’autres biens de première nécessité. À moins d’anticiper, et vite, et de nous restructurer en profondeur, qu’il s’agisse des entreprises comme des territoires agricoles. Voilà ce que le coronavirus, en marge de son affligeant cortège, a fait éclore en quelques semaines : une clairvoyance.

 Reste à espérer qu’elle se propagera aux autres domaines essentiels à la vie, eaux polluées, sols dégradés, sécheresse, forêts fragilisées, océans acides, tant menacés par le réchauffement climatique.


Fred Vargas

 

 

dimanche 24 mai 2020

*Lettres d'amours confinés


 Arrière Plan, Lettres, Coeur



Lettre d’amours confinés, 

J’écris cette lettre pour les amoureux séparés par le confinement, ceux qui venaient de se rencontrer, ceux qui se sont tout juste quittés avant de le regretter, ceux qui se sont éloignés pour se protéger…
Que reste-il de nos amours ? Les messages échangés, les vidéos pixellisées où l’on cherche en vain le charme, le geste, le regard qui viendra nous rassurer. 

Ce mardi 7 Avril, nous avions rendez-vous. 

Une belle promesse d’un moment de tendresse. 

Je me suis préparée en faisant comme si. 

J’ai soigneusement choisi mes sous-vêtements et finalement enfilé ma robe rouge en laine. Il fait encore trop froid pour les décolletés.

Aujourd’hui le ciel est gris et pluvieux. C’est dommage ! alors que le soleil nous inonde depuis plus de 3 semaines. Ce soir, si le temps s’éclaircit on pourra apercevoir la lune rose dès le coucher du soleil et il me plait à penser que nous la regarderons ensemble, allongés dans l’herbe fraîchement coupée, bercés par la valse des nuages. La nuit sera incroyablement douce et claire comme le songe d’une nuit d’été. 

J’ai tenté de dompter mes cheveux et me suis maquillée les yeux et les lèvres. 

Je me suis parfumée avec mon parfum habituel. Le parfum que tu m’as ramené de voyage ressemble trop au tien, à moins qu’il ne me rappelle notre dernière nuit volée. 

J’ai l’impression d’écrire à un soldat au front, un échange de petites banalités censées extraire du quotidien. 

L’idée n’est pas très originale et m’a fait ressortir de la bibliothèque « lettres d’amour d’un soldat de 20 ans » Le marque-page jauni date des 11 et 12 Avril 1987. J’allais avoir 20 ans… 

« Je vous quitte en vous couvrant de mille baisers, vos lèvres, votre corps tout entier, vos yeux, vos larmes, vos cheveux, votre cou. 

Mon bel amour chéri, je vous attendrai à la gare Samedi, au train. Si vous n’y êtes avant moi » écrivait Jacques Higelin
C’est sur ces mots pleins d’espoir que je vous quitte.
A ce soir. 

CG-Avril 2020 

A mes amies amoureuses : Audrey, Agnès, Caro, Frédo, Hélène, Myriam et Patoche
Musique: Amiina; Biolagio 

Merci pour toutes vos émissions qui nous apportent découvertes, poésie et délicatesse.
Prenez soin de vous et de nous 

Cécile 


samedi 23 mai 2020

*Pour aujourd'hui !


 Fleur, Plantes, Jardin, Jardinage, Red

CONFINEMENT  

"As-tu fini pour aujourd’hui 
Cette bataille sans espoir 
Que tu livrais aux pissenlits ? 
Ils repousseront dans le noir. 
As-tu laissé traîner la bêche 
Près du muret de pierres vieux ? 
Le crapaud a vendu la mèche. 
Encore un jour, encore deux.  
As-tu regardé dans la boîte
Juste à l’entrée, bringuebalant, 
S’il y a du courrier qui date 
Du jour d’après, du jour d’avant ? 
Un coup de merlin sur la bûche 
Et la voilà fendue en deux 
Tu mets les morceaux dans la huche 
Et ce soir, tu feras du feu". 

 Avril 2020 

vendredi 22 mai 2020

* A vous !


 Lavande, Parfum, Romantique, Coeur

À vous, 

"J’aime l’idée d’aimer au delà de moi. Mon cœur sort de sa cavité, investit mon corps par les pores de ma peau et m’emplis d’une émotion que je répands autour de moi. Je m’efface, je me soustrais pour faire de la place à cet amour qui se pose alentour. Je le distribue, je le dispense à qui veut en prendre, toi si tu en as besoin. Je le partage et à la fois, j’en récolte une part. 

Cet amour est précieux, j’en garde au creux de mes mains pour le souffler un peu plus loin. À mesure que je le vois s’éloigner, j’en ai d’autres en réserve qui émerge du fond de mon âme. 

Je suis solidaire, je suis bien, j’aime. 

Je t’aime, tel que tu es. Oui, tel que tu es, tu me plais à t’aimer. Je t’aime simplement, je n’attends rien en retour. Pourtant je guette tes signes afin de me réjouir encore plus, encore longtemps. Je profite de tes mots que je reçois toujours avec bienveillance et bonheur. J’aime l’être que tu es, la personne que tu deviens et celle qui n’est plus. J’aime être avec toi, j’aime partager ce qui te touche, ce qui te plaît. Je pense à toi, je te devance, j’aime te préserver dans une bulle et te regarder avancer. 

J’ai confiance, je suis bien, je t’aime. Je vous aime, vous que je ne connais pas. Je vous écoute et je prends l’essentiel. Je vous observe et parfois vous m’impressionnez. Dans ce cas, je vous aime pour ce que vous m’apportez. Je suis disponible, je suis libre d’aimer, je suis avec vous, je suis en vous parfois. Je vous aime pour ce que nous partageons; la beauté de la nature, le soleil, le vent et même la pluie. J’aime l’être que vous êtes, la couleur de votre peau, le ton de votre voix, les mots chantants de votre bouche, vos doigts pianotant sur les touches. Je vous aime pour ce que vous savez donner, pour ce que vous êtes, pour ce que vous deviendrez peut-être. 

Je vous agrée , je suis bien, je vous aime. 

J’ai eu envie de vous adresser ce texte que je viens d’écrire très humblement. Il s’adresse à tous ceux qui veulent bien le lire ou l’entendre.  

Je vous remercie pour vos très belles émissions". 


jeudi 21 mai 2020

*Lettre de confinée 12/04/20









 Balade À Vélo, Tour Cycliste, Vélo


"Lettre de confinée. 12/04/20 

Voilà un mois, que nous sommes confinées . 

Hier j’ai malgré tout fait une balade en bord de Garonne en vélo, avec mon attestation. 

Il faisait doux, j’entendais les oiseaux, et l’eau couler. Je regardais les papillons danser . La nature est vêtue de ses couleurs de printemps, du colza sauvage, un champ de coquelicots, même les orties ont sorti leurs fleurs violettes. Il fait doux et le vent chante dans les feuilles. Je me demande comment j’aurais vécu le confinement et le covid à 4 ans,8 ans. On aurait été mes 3 frères et mes parents à la campagne, ensemble ça aurait été doux. 

Mais je ne peux m’empêcher de penser à mes toutes petites qui connaissent cette drôle d’époque bien plus tôt que moi. 

Moi j’ai 36 ans, je suis infirmière, j’ai quitté l’hôpital il y a deux ans. Il m’a beaucoup appris cet hôpital, et m’a tant pris aussi. Je me dis que j’ai bien de la chance d’être confinée comme je le suis, je suis chez moi avec mon jardin et mes filles. 

Je ne suis pas dans le grand Est où mes collègues soignants vivent un cauchemar. Je ne peux qu’imaginer leur désarroi face à ce désastre. Infirmière, je sais qu’on prend le temps qu’on a pas, savoir que tel ou tel patient n’ira pas en réanimation en temps « normal » est insupportable, mais là c’est de la détresse grand format. 

Je me revois deux ans plus tôt pleurer tellement dans le bureau des transmissions que je n’arrivais plus à parler. Tellement ma gorge était serrée, envahie par toutes les larmes que j’avais retenues, qui passaient par-dessus mes barrages fébriles ;et ce flot me submergeait : remontait alors ma fausse couche en service un samedi, où je pleurais dans chaque chambre car je ne pouvais pas partir, personne pour me remplacer alors que mon corps saignait et qu’une lueur s’éteignait dans mon ventre ; je pleurais ce week end de travail où je réconfortais un homme de 60 ans dont la mère mourrait, alors que mon mari venait de perdre la sienne la veille et que je devais travailler car personne pour me remplacer…je pleurais tous mes chagrins, ma mère en réanimation et me faire reprocher de ne pas être disponible pour travailler, je pleurais mon amie de 30 ans qui a laissé une petite de 2 ans et son homme en entendant une histoire similaire dans le service où j’étais ce matin là… je pleurais et me suis dit , je ne peux plus vivre tout cela, cette boule au ventre avant d’aller travailler, se demander qui va mourir aujourd’hui, annoncer à des enfants plus jeunes que moi que leur mère vient de s’éteindre et lui fermer les yeux devant eux. Je ne peux plus pleurer dans les toilettes. 

Alors quand l’hôpital m’a appelé il y a 1 mois pour me demander si je pouvais revenir si besoin pour le plan blanc du au covid, je me suis liquéfiée, car l’idée de remettre les pieds dans ces couloirs me terrifie. Je pourrais, je suis une bonne infirmière, mais je suis passé à autre chose par nécessité pour ma survie, c’est un bien grand mot, quoique…Alors je suis de près l’évolution de cette épidémie terrible, et j’espère ne pas être rappelée. Car je sais ce que ces soignants subissent plus de dommages émotionnels que les applaudissements ne pourront panser ou réconforter. 

Je continue, je roule, je pense au confinement pour mes princesses. Ma tornade de douceur de 4 ans, elle, est à la maison avec sa mère et sa sœur, heureuse. Elle fait des puzzles, peint, jouit de l’innocence de l’enfance dans un environnement paisible. Elle a juste hâte que le « coravirus » ne soit plus là pour inviter ses copines à manger. Elle boude de temps en temps, mais si la plupart des gens râlent avec parcimonie, elle condense tout en une intense fois. Elle se concentre pour froncer ses sourcils car son visage n’est pas habitué, et avec ses yeux bleu azur qui tentent de s’assombrir, ses lèvres retroussées et ses joues rebondies, elle est adorablement insupportable.
Et je pense à ma petite grande ou grande petite de presque 9 ans. Le confinement elle le comprend. Elle comprend tout, entend les informations avec sagesse et inquiétude cachée. Elle, qui quitte miette par miette l’enfance en voulant avoir un téléphone, des lunettes qui font adolescente, en dormant chez ses copines. Ce confinement, et peut être la situation générale si anxiogène, elle s’en protège en replongeant à pied joints dans l’univers enfantin, simple et suave comme une barbe à papa que sa sœur lui offre avec délice. Alors qu’elle délaissait barbies et poupées, un peu par choix, où comme si elle avait oublié le mode d’emploi. Elle redécouvre les cabanes, les peluches et les bêtises…
J’essaie de préserver mes merveilles parce qu’elle vivent tout cela bien plus jeunes que moi…et je ne peux que dire nous vivons une drôle d’époque…
Je roule et je pense à mon mari, infirmier, qui va travailler, parce qu’il est réquisitionné et aux reproches que je lui fais à peine à t’il passé le pas de la porte pour savoir s’il a les mains propres, s’il a désinfecté la poignée de porte…je pense à mes cousines infirmières, amies qui travaillent le peur au ventre.
Je roule et je pense à la chance que j’ai , avec mon épée de Damoclès au-dessus de la tête tant que l’épidémie reste loin de chez moi, je reste chez moi. Je ressens profondément la chance d’avoir des gens qui me manquent, ma famille, mes amis. Je sais qu’une fois finie je serais libre à nouveau et je pense à ces femmes qui sont enfermées avec leur mari maltraitant, à ses enfants pour qui le repas de la cantine est le seul vrai repas de la journée. Et je me laisse absorber par les rayons de soleil sur mes joues et ma gorge sèche. 

J’oublie même par moments que c’est une balade de confinement, que ce sont des moments doux et drôles de confinement, où mes expertes en culotte courte et pleines d’herbes redéfinissent la notion même de bonheur et repointent le curseur vers l’essentiel et quand la réalité me gifle j’ai envie de pleurer, et me dis que nous vivons une drôle d’époque…"


mercredi 20 mai 2020

*Lettre à L.


Détente Dans Le Jardin, Jardin


LETTRE A L. 

"Le confinement, voilà le moment rêvé pour t’écrire à toi mon fils et à tous tes collègues, quelques soient les postes qu’ils occupent, quelques soient les ondes sur lesquelles ils travaillent. Vous tous, journalistes, techniciens, réalisateurs, producteurs et tous les autres, continuez à nous maintenir en lien avec le monde, l’ailleurs, le dehors même si celui-ci semble voler en éclats. 

Cette petite lettre pour te remercier, toi et vous tous qui travaillez à la « maison ronde » et qui nous permettez d’écouter la radio en ces temps de grande solitude pour beaucoup, d’angoisse pour la plupart, et de la prise de conscience de notre vulnérabilité. Cette lettre pour tous vous remercier car voulons continuer à rester informés, continuer à se cultiver, continuer à rêver, continuer à écouter de la musique, continuer à imaginer notre futur ; pour que nous, auditeurs nous ne soyons pas perdus et continuons à vivre notre quotidien à l’écoute d’autres êtres vivants, ailleurs que dans notre espace devenu étroit. Nous apprenons à vivre au jour le jour, accompagnés de vos voix, et je vous remercie d’être nos compagnons. Pour toi, mon fiston resté à Paris – service public oblige et c’est tant mieux – toi qui vis dans un petit logement, toi qui ne te déplaces plus que pour de l’utile, je vais te décrire mon jardin qui en ce moment est mon paradis. Il n’est pas grand comme tu le sais mais je veux le partager. Il faut dire que le virus qui nous menace n’a vraiment pas choisi le moment idéal : se présenter à nous alors que le printemps arrivait, qu’il est là avec en plus un soleil radieux et des températures estivales, tout pour nous narguer et nous exaspérer. 

Imagine-toi au seuil de la porte du salon ; la glycine au fond est en fleurs et en fin d’après-midi, la chaleur exacerbe son odeur suave et sucrée ; les grappes mauves languissent à l’ombre puisque le soleil a tourné. Plus à droite, les corètes du japon se fanent, il fait trop chaud pour elles. Et puis les fleurs de camélias sont dans tous leurs états ; certains boutons ont de l’avenir, certaines fleurs sont fanées tombées au sol sur les pavés et d’autres sont complètement ouvertes, offertes et en ces moments, je les regarde et les regarde encore. Chaque plante, chaque fleur ont toute mon attention, mérite cette attention. Les quelques iris s’érigent et se hissent vers la lumière ; les boutures de rosiers se portent bien mais comme toujours, je les ai faites à la hâte alors je ne sais pas quelle variété va fleurir mais cela n’a pas d’importance. Je les soigne et surveille les pucerons qui sont nombreux sur les nouvelles pousses, ils se régalent, c’est la vie. J’ai d’ailleurs appris qu’ils se reproduisaient par parthénogénèse, ce que j’ignorais. 

En fait, en ces moments où tout à coup on a du temps, on ne sait qu’en faire, puis peu à peu on l’apprivoise, on l’utilise, on finit par l’aimer et à regarder et à se poser des questions enfantines et tellement essentielles. 

Mais, pour en revenir au jardin, un peu à droite, la clématite qui enserre le petit pommier n’est qu’une boule rose et blanche, un concentré de vie, de sève, d’une générosité folle si l’on considère le peu de terre dont elle dispose dans son pot. 

A gauche de l’entrée de la cuisine, dans plusieurs pots, quelques variétés d’hortensias, tu sais « ces fleurs de vieux » comme tu dis ! c’est incroyable de voir les connotations si différentes que chacun a sur son environnement ; pour moi, ce sont des fleurs de bord de mer, de vent, de ciels changeants, d’iode et de respiration, enfin tout ce qui gonfle le thorax et écarquille les yeux et pour toi, ce sont des fleurs de vieux ! si je t’écoutais, cela ferait longtemps que je suis vielle…. 

Et puis tant d’autres variétés autour de moi dans des pots de toutes tailles, tout un assortiment de plantes glanées partout comme si j’avais besoin de remplir indéfiniment cet espace jusqu’à en étouffer : succulentes, géranium sauvages, pervenches à petites et grandes fleurs, primevères, petit acer aux feuilles couleur lie-de-vin, euphorbes, hellébores que j’ai rangées à l’ombre et dont les fleurs violacées perdurent, enchères et tant d’autres plantations que je surveille jour après jour juste pour le plaisir de voir la vie continuer. 

Certains amis trouvent mon jardinet mignon et intime, ce petit espace au cœur de la ville. Moi des fois j’ai envie de tout tailler pour respirer mais en ce moment, il me calme, me rassure, me protège du dehors incertain donc hostile et je le protège, le nourrit, le soigne et l’observe comme j’ai pu le faire pendant tant d’année pour toi. 

C’est une bouffée d’oxygène que j’essaie de t’offrir, toi qui n’as que tes fenêtres ouvertes sur une maternité parisienne. A ce propos, j’ai une pensée pour ces bébés nés ou à naître prochainement dans ce contexte et au bonheur entaché des parents. 

Cette lettre n’est peut-être pas nécessaire ; je sais que l’imagination peut t’offrir de beaux voyages, sans moi, sans bagage, sans argent, sans contre temps, en pleine liberté mais je profite de ces circonstances pour t’écrire autre chose que des messages rapides et efficaces mais qui ne parlent pas de nos pensées intimes, la pudeur nous en empêche si souvent. 

Ce n’est pas la fin du monde mais j’espère que c’est la fin d’un monde qui ne convient qu’à trop peu de gens. 

J’espère que ces quelques lignes t’ont transporté dans notre lieu qui n’est plus le tien désormais mais qui t’appartient toujours. 

Dans mon jardin, la petite table en fer repeinte reste à sa place ; 2 chaises sont installées et la 3ème t’attend avec impatience". 

A très bientôt. 

Maman 

PS : je suis une audiophile assidue et je vous prie de tout cœur de continuer à travailler pour nous et à émettre contre vents et marées. 

Bon courage à vous tous. 


mardi 19 mai 2020

*Lettre adressée aux humains !


 Les Hirondelles, Oiseaux



"Née à Paris de parents d’origine chinoise, je vous soumets une lettre en forme de fable sur le confinement et, très indirectement, sur la suspicion que les media ou les politiques éprouvent à l’égard des chinois. Alors voici, ma lettre adressée aux humains, écrite par l’animal de votre choix que vous voudrez bien imaginer…

Lettre aux habitants de la terre :

Chers habitants de la Terre,

Les premières hirondelles sont arrivées ce matin dans la clarté du ciel d’avril.

Je suis désormais libre d’éprouver ma neuve audace, de sortir de mon bosquet, de m’aventurer sur l’asphalte alors que vous voilà cloitrés entre vos murs somptueux ou misérables, tapis dans une pièce aveugle ou couchés derrière une simple palissade, prisonniers de vos cours et de vos jardins, de vos interrogations innombrables.

Je suis plus innocent que vous, moins tourmenté. Je ne me demande pas trop de quelle couleur sera le monde quand le confinement prendra fin. Mon cerveau est certainement plus modeste que le vôtre mais je ne suis pas naïf. La nature n’est pas si mal faite. Si l’un de mes sens s’avère défaillant, si je n’ai pas la chance d’avoir l’œil d’un aigle, je peux toujours bénéficier de la finesse de mon ouïe ou de l’odorat développé d’un chien. Mon instinct et mes antennes me permettent de sentir le moment propice, de pressentir et de frémir à l’approche des catastrophes imminentes. Je peux à la fois fuir, attendre, être animé d’espoirs insensés et croire, comme certains d’entre vous, que le temps de la réconciliation entre tous les êtres vivants est peut-être venu.

Derrière la vitre à contempler le dehors d’où vous avez disparu, je vous vois soudain surpris de constater, pas si loin, mon apparition sur le trottoir. Vous êtes aussi mon paysage, le mystère tressaillant à peine voilé par un rideau. Je vous observe. Vous ressemblez à un grand dadais. Je me marre. Mais ça, vous ne le savez pas. Hier, au détour de la courte promenade qui vous est autorisée, vous vous êtes arrêtés net pour écouter le chant d’un oiseau dont vous ignorez le nom. Vous avez vu le scintillement des dauphins dans le port sarde de Cagliari, vous avez aperçu le dos des rorquals, majestueux, surgir des eaux dans les calanques. Ailleurs, dans le pays de Galles, renonçant à votre rage, vous avez sorti votre smart phone et filmé les chèvres sauvages qui ont grimpé sur les murets de votre jardinet pour croquer allègrement les feuilles de vos haies si amoureusement taillées. Je ne suis pas naïf, je vous l’ai dit. Le spectacle de vos balcons n’est pas toujours enchanteur comme ici, à Lopburi en Thaïlande où médusés, terrifiés, vous avez assisté au déchirement sanglant d’une horde de singes autour d’un bout de banane sur la chaussée.

D’autres espèces que la mienne, à l’instar des animaux de la ferme de George Orwell, ont décrété que l’homme est un ennemi. Même si la croyance m’est étrangère, je ne crois pas qu’ils ont raison. Nous ne sommes pas meilleurs que vous. Nous sommes aussi mus par l’intelligence, la bêtise et la vanité des créatures qui peuplent les fables de la Fontaine. Nous pouvons être à la fois la proie et le prédateur. Mais avouez, tout de même, que notre cruauté est rarement gratuite et qu’elle est moins sophistiquée que la vôtre. Jamais ne nous viendrait l’idée de tronçonner la défense d’un éléphant ou de transformer les écailles d’un pangolin en poudre de perlimpinpin. Nous tuons pour nous nourrir, pour survivre. Nous ne stigmatisons pas le pangolin ou sa cousine volante la chauve-souris. Nous assumons parfaitement nos emplettes et nos escapades de première nécessité ; nul besoin pour cela, d’une attestation de sortie dérogatoire. Nous n’avons pas les farfelus fantasmes du chanteur Philippe Katerine, nous n’imaginons pas que nous nous taperons la panse en faisant un burger ou un ragoût de vous. Nous n’allons pas vous conjurer de tous vous mettre à brouter l’herbe de votre champ ou à manger du foin. Les plus malchanceux d’entre nous, comme chez les humains, souffrent, crèvent de faim mais nous ne ravageons pas le règne végétal, nous savons, contrairement à vous, qu’il est parfois plus résistant que nous, plus malin, et qu’il nous est vital. Certes, la tentation, aujourd’hui, est irrésistible. Je le confesse sans complexe. Nous ricanons à la faillite annoncée de votre système de vie mais nous éprouvons de la compassion pour votre sort et, peut-être, pour certains d’entre nous, nous vous aimons car nous sommes conscients, aussi, que vous savez nous protéger.

Pour la première fois dans l’histoire de ce dernier siècle, vos grands espaces à vous se sont réduits.

Mais, pour citer encore Orwell, je fais le rêve que certains animaux ne soient pas plus égaux que d’autres tout comme je fais le vœu que certains hommes ne soient pas plus égaux que d’autres et que la liberté, dans ce bouleversement planétaire, ne soit pas l’esclavage.

Nous ne sommes pas qu’une cuisse de grenouille, un steak haché, un tendre jambon de Parme, un canard laqué, un poisson pané, un sashimi frais comme l’océan, une dinde rôtie croustillante, un agneau de Pâques, un tigre fatigué que l’on admire dans sa cage de fer mais juste de simples habitants de la Terre, comme vous, semblables à de minuscules insectes quand ils sont pris dans l’objectif d’un satellite en orbite, comme vous. Nos voix seront absentes de vos assemblées, ma griffe et celle de mes congénères, demain, ne pourront pas ratifier vos lois. Mais si le confinement a fait naître en vous autant de doutes que d’envies nouvelles, sachez que c’est avec un tout petit peu d’espoir que nous vous laissons la charge d’inventer un autre espace, un peu moins fou, plus juste, pacifié, et qui soit enfin respectueux de tous les vivants".


Brigitte

lundi 18 mai 2020

*Je dépeins ici



 Peintures, Coloré, Peinture, Arts



"En attendant que le jour se lève
Je dépeins ici –
Peindre un monde,
où les interactions entre les hommes sont souvent violentes,
où les échanges de choses s’intensifient,
où les distances sont réduites à des coûts,
où les guerres, le climat, les épidémies font bouger les groupes,
où certains territoires sont préservés,
où les autres souffrent.

Un futur proche qui fait peur,
dont on a du mal à deviner les desseins,
par manque de conscience collective,
par peur du changement,
par incapacité à faire bouger la grosse machine,
par crainte d’une évolution trop violente des pratiques,
par une absence d’engagement.

Je dépeins ici –
Peindre la condition humaine,
nous sommes des corps isolés,
nous cherchons à créer des ponts entre nous,
mais nous sommes tous des îles,
des îles désertes,
qui ne rêvent que d’une chose,
se faire fouler, se faire piétiner,
se faire violenter par le plus de monde possible.

Des esprits égarés,
nous nous sommes fait tromper,
par un monde qui nous a détourné,
de ce qui est bon et juste,
aveuglés,
nous avons tous fait exprès d’oublier,
le temps d’une vie,
que nos actions ont un impact sur l’après,
un après qui ne nous appartient pas,
un après dont nous sommes les garants.

Je dépeins ici –
Peindre un moi,
égoïste que je suis,
je préfère jouir,
là maintenant tout de suite,
de tout,
j’ai mis de côté demain,
pour me soumettre aux diktats des marchés financiers, de la mondialisation, de la libre-circulation, une aspiration insatiable à la croissance,
voir croitre,
plus, encore de tout.
J’ai faim,
ensemble,
il faut dévorer,
faire de la place à l’intérieur pour engloutir encore,
faire rentrer jusqu’à ce qu’on ne puisse plus,
me bourrer jusqu’à étouffement.

Je projette ici – Jeter les contours d’une révolte,
cri de la jeunesse,
celle qui a envie de créer,
celle qui voit se profiler tout un tas de possibilités,
celle qui a soif d’engagement,
un engagement du corps et de l’esprit,
Une révolte,
qui fait le choix de l’action,
ne pas être passif,
de crainte de rester bloqué,
là où l’on ne veut pas être,
là où l’on a pas choisi d’appartenir.

Je projette ici –
Jeter les bienfaits d’une agitation,
que je veux croire salvatrice,
un corps qui parle,
pour déplacer ses limites,
pour aller toujours plus loin,
vers des contrées encore inexplorées.
Les limites,
elles sont dans la tête,
elles apparaissent au moment où l’esprit ne suit plus,
au moment où tu l’autorise à ne plus suivre,
pour avancer,
il faut s’impliquer physiquement,
faire gonfler les veines,
voir le sang irriguer partout,
sentir la peau tirée,
jusqu’à ce que ce soit tendu,
jusqu’à ce que cela puisse exploser,
du sang tout partout,
s’arrêter juste avant,
cette fois-ci.

Je projette ici –
Jeter les bases d’une histoire d’amour,
entre toi, moi, lui, elle, et peut être lui aussi,
nous donner envie,
partager nos idées,
façonner nos rêves,
sculpter des projets pour demain,
ceux qui nous animeront, vraiment.
Jeter les bases d’une histoire d’amour,
de celles qui sont rares et peuvent paraître impossibles,
celles qui naissent dans l’exceptionnel". 


dimanche 17 mai 2020

*Ma fille me manque


Textes, poèmes, et lettres d’intérieur d’auditeurs (semaine 5)

 


Getty

"Ma fille me manque.
Je l’entends toute la journée.

Le matin, je me réveille quelques secondes avant toi. Systématiquement.
Ce lien animal, cet état de veille instinctif qui s’active dès que le bébé a besoin est toujours en moi. Je ne le ressentais plus mais face à cette privation il me déchire les entrailles.

Je t’aime tellement fort.
Je t’entends pleurer ou appeler et figer je ne peux plus bouger.
Aux aguets j’attends. J’ai peur que personne d’autre n’entendent. Que tu te sentes seule, abandonnée.
Alors vite je me jette sur mon téléphone pour écrire à ton père. “Viens s’il te plait elle pleure !” “Elle est réveillée elle appelle !” 

Nous avons pris cette décision pour te protéger. Toi et les autres. Mais qu’est ce que c’est dur.
Les murs sont comme du papier à cigarette. Mes oreilles torturent mon corps.
Quand tu ris je suis contente, soulagée. Un poids s’envole dans ma poitrine et je peux enfin me relâcher, faire autre chose qu’écouter.

La ville te manque. Tu répètes “On y va. On y va !” Tu parles du manège, du toboggan.
Je te promets 1000 tours même si d’habitude au bout de 2 je manque de tourner de l’oeil. C’est vraiment un truc d’enfant les manèges.

J’essaye de disparaître. Je suis le fantôme de la pièce du fond. 

Un fantôme très propre. Il faut se laver, se relaver de la tête aux pieds. Changer de vêtements, les laver même porté une fois. Se laver les dents, cracher puis nettoyer le lavabo à la javel. J’ai retouché le robinet… repasser de la javel. Ne rien laisser traîner, ne laisser aucune trace si ce n’est celle de l’odeur de la lingette désinfectante sur les poignées de porte. 

Manger ou boire j attends. J’oublie mes besoins, la priorité c’est que tu ne me vois pas. Je ne suis pas là. Car quand j’étais là sans être là. Sans pouvoir vraiment te toucher. Tu n’as pas compris et tes pleurs ont déchiré mon coeur. J’ai fait le choix de te préserver en me cachant.
Je joue à cache cache avec toi mais tu ne sais pas que je me cache. Il n’y a qu’un joueur dans cette triste version. 

J’essaye de disparaître, de me dissocier de la maison. 

La nuit quand tout le monde dort je me risque à franchir la barrière invisible du couloir. Je jette un oeil, je n’allume surtout pas les lumières. Je respire enfin un petit peu". 



samedi 16 mai 2020

CORONA POISON - Zyad 6 ans (clip officiel)


*Cher Covid !



Textes, poèmes, et lettres d’intérieur d’auditeurs (semaine 5)

Getty

"Cher Covid, alias Coronavirus, ou coro de ton petit nom….

Cet après-midi, tu m’as fait pleurer.

Pas de tristesse non. D’un trop plein d’émotions, on va dire.

Je suis sortie prendre le soleil sur ma terrasse, et tout en sirotant mon café, j’observais mon petit Pierre pieds nus et en slip dans le jardin, en train d’arroser l’herbe, et ses pieds (et ses jambes, et ses bras et…)

C’est interdit d’utiliser le jet d’eau sans demander la permission à papa ou maman, mais ce petit bonhomme a pris l’habitude de se débrouiller pas mal tout seul, depuis que tu es entré dans nos vies, mon cher Covid.

Tu es entré plutôt doucement, tu sais, comme un « copain » qui arrive sur la pointe des pieds et qui, une fois qu’il a vu tes failles et tes faiblesses va devenir envahissant et bien lourdingue.

Et donc j’observais Pierre devenir de plus en plus mouillé (et ravi) et puis j’ai entendu ce petit oiseau, qui vient déjà me réveiller le matin et j’ai vu notre jeune frêne qui pour la première fois de sa vie sortait des bourgeons…et j’ai senti l’odeur du lilas….c’était tellement bon magnifique. Alors les larmes ont coulé.

Je t’ai été reconnaissante de me laisser jouir de tout ça.

J’ai décidé de te faire une petite place, je ne suis pas en guerre contre toi, tu le sais, je te l’ai déjà dit. Tu fais ton boulot de virus, mais tu t’en vas après.

Quand tu m’as fait un peu manquer d’air il y a quelques jours et que mon cher et tendre voulait appeler le SAMU, j’ai pleuré, parce que je ne voulais pas que ces hommes en combinaison blanche qu’on voit à la télé m’emmènent pour une destination inconnue.

Et puis je me suis souvenue que je n’avais pas les jambes épilées, et que ma culotte était moche. Et comme ma grand-mère me disait tout le temps, et que ma maman me rappelle régulièrement, on doit toujours avoir des sous vêtements convenables au cas où on ait un accident et que les pompiers t’emmènent.

Alors je t’ai dit que ça n’était pas le moment, et tu m’as rendu un peu de souffle. Tu peux pas savoir comme mes gosses étaient soulagés. Ils ont recommencé leurs trucs de gosses, pendant que moi je prenais toutes les 2 minutes mes constantes…ni bonnes ni mauvaises. Et puis…de jour en jour…plutôt pas trop mauvaises. Pas encore très bonnes.

Jour 21 quand même…tu as laissé les enfants et FX tranquilles au 14ème jour, et je te remercie pour ça.

On coopère assez bien, finalement.

Tous les matins je te remercie quand je me réveille et que je prends une plutôt grande inspiration.

Je sens que tu vas bientôt me rendre ma liberté.

Evidemment je suis en colère après toi pour tous ceux que tu arraches brutalement à la vie. Après, comme tu m’as dit, tu n’es pas le seul responsable, et je suis d’accord avec toi. Toi tu n’es qu’un virus. Et ça n’est pas ta faute si des hommes ont jugé que certains domaines financiers valaient plus que la vie d’Humains. Et ce n’est pas ta faute si des abrutis finis ne respectent pas du tout les gestes barrières par bêtise ou par égoïsme.
Je suis un peu lasse, tu sais…non pas de la douleur que tu provoques dans ma cage thoracique mais plutôt de cette inquiétude et de cette incertitude silencieuse.

Cher Covid….tu peux partir, j’ai compris beaucoup de choses ; je sais à présent apprécier la valeur de chaque instant.

Et je dois maintenant combattre au côté des soignants et des petits métiers qui nous permettent de vivre et qui souffrent.

On n’oubliera pas, et on sera avec eux. Pour toujours.
On va se battre.

Merci de me rendre tout mon air assez rapidement, il est temps pour toi de repartir en laissant les humains plus humbles et plus patients.

Cher Covid, ne le prends pas mal, mais tu ne me manqueras pas".

Anne-Laure

PRENEZ SOIN DE VOUS

MERCI D’ÊTRE À MES CÔTÉS, VOUS ÊTES MA FORCE.



mercredi 1 avril 2020

dimanche 8 mars 2020

*Journée de la Femme


samedi 7 mars 2020

Hélène Dorion, L'ÉTREINTE DES VENTS (vidéo)


A nouveau pour vous en offrande

parce que j'aime.

Je vous embrasse.

Den


mercredi 26 février 2020

dimanche 23 février 2020

*Heureux anniversaire !