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"le crayon et la plume"
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dimanche 4 octobre 2015

*Le retour................




"Plus vaste est le temps que nous avons laissé derrière nous, plus irrésistible est la voix qui nous invite au retour (...)

La maison natale que chacun porte en soi, le sentier redécouvert  où sont restés gravés les pas perdus de l'enfance ; (...) le retour, le retour....(...)

Le retour, en grec,  se dit nostos. Algos signifie souffrance. La nostalgie est la souffrance causée par le désir inassouvi  de retourner (....).

Anoranza, disent les Espagnols  ; saudade disent les Portugais (...) les Tchèques, à côté du mot nostalgie pris du grec, ont pour cette notion leur propre substantif, stesk, et leur propre verbe ; la phrase d'amour tchèque la plus émouvante : Styska se mi po tobe : j'ai la nostalgie de toi ; je ne peux supporter la douleur de ton absence. En espagnol anoranza vient du verbe anorar (avoir de la nostalgie)  qui vient du catalan enyorar , dérivé, lui, du mot latin ignorare (ignorer) (...) La nostalgie apparaît comme la souffrance de l'ignorance..
Tu es loin, et je ne sais pas ce que tu deviens".

Milan Kundera
L'ignorance

(Réf. : Sur les épaules de Darwin - France Inter)
émission de Jean-Claude Ameisen

du samedi 3 octobre 2015

"Nostalgie de la lumière"

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4 commentaires:

  1. Nous avons tous notre "paradis perdu" au fond de nous. Que signifie t-il réellement, à quoi fait il écho, en dehors de notre enfance ? J'aimerais bien savoir :-)
    Merci Den, pour ce beau texte de Kundera ! Je viens de voir qu'il est intitulé "l'ignorance", va falloir se contenter alors, de ne pas tout savoir.
    Je t'embrasse !

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  2. Tu as raison Fifi.... quoi d'autre ?.... rien en écho je crois... "la nostalgie apparaît comme la souffrance de l'ignorance"... que l'on porte en soi.... tout est dit... du plus profond de nous, de notre mémoire....
    Pour Milan Kundera qui est touchant dans ce roman, car tourmenté.... désabusé aussi quelque peu .. écrit :

    "la mémoire est incapable de ressusciter le passé car elle n'a pas de dimension temporelle".... (...) "elle n'est capable de retenir du passé qu'une misérable petite parcellette sans que personne ne sache pourquoi justement celle-ci et non pas une autre, ce choix, chez chacun de nous, se faisant mystérieusement, hors de notre volonté et de nos intérêts"... (...) "une réalité telle qu'elle était, quand elle n'est plus".... (...) Kundera le déraciné, l'exilé....va et vient ... tente d'accoster quelque part dans un voyage homérique ... mais le pourra-t-il jamais, ici, ou ailleurs, ? Bisou Fifi. Den

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  3. J'aime beaucoup cet autre texte que tu offres et qui parle si bien à chacun de ses souvenirs : "elle n'est capable de retenir du passé qu'une misérable petite parcellette sans que personne ne sache pourquoi justement celle-ci et non pas une autre"

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  4. "une réalité telle qu'elle était quand elle n'est plus, sa restitution est impossible"...
    L'homme ne peut être sûr que du moment présent. Kundera a-t-il le sens du bonheur ? trouvera-t-il un jour un sens à sa vie ? Il est un être tourmenté, enfermé en lui-même, insaisissable, mais universel... il traduit là la douleur de l'exil, la solitude, dans la contradiction, tiraillé entre l'envie du retour et la peur de retrouver le pays d'origine... entre passé et présent, sa propre identité... dans une écriture rapide, simple, sans fioriture, mais réfléchie, sensible...
    Merci Fifi de continuer la discussion en commentant encore.
    Bonne soirée.
    Den

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Par Den :
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