Voici venu le froid radieux de septembre :
Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres ;
Mais la maison a l'air sévère, ce matin.
Et le laisse dehors qui sanglote au jardin,
Comme toutes les voix de l'été se sont tues !
Pourquoi ne met-on pas de mantes aux statues !
Tout est transis, tout tremble et tout a peur ; je crois
Que la bise grelotte et que l'eau même a froid.
Les feuilles dans le vent courent comme des folles ;
Elles voudraient aller où les oiseaux s'envolent,
Mais le vent les reprend et barre leur chemin :
Elles iront mourir sur les étangs, demain.
Le silence est léger et calme ; par minute,
Le vent passe au travers comme un joueur de flûte,
Et puis tout redevient encor silencieux,
Et l'Amour, qui jouait sous la bonté des cieux,
S'en revient pour chauffer, devant le feu qui flambe,
Ses mains pleines de froid et frileuses jambes,
Et la vieille maison qu'il va transfigurer,
Tressaille et s'attendrit de le sentir entrer.
Anna de Noailles (Le Coeur innombrable)
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C'est très beau, sur les photos je retiens en particulier les fleurs de l'arbre à perruque je crois, qui devient d'une grande beauté ces temps ci, merci et pour le très beau poeme d'Anna de Noailles
RépondreSupprimerTrès bonne journée
Merci chère Marine...
Supprimerje ne connaissais pas le nom de cet arbre à fleurs... j'aime bien ses couleurs... bonne journée...
Amitiés.
Den