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"le crayon et la plume"
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mardi 23 octobre 2012

*Le septième jour de la pensée

"On ne résiste pas à la mélancolie.  On s'y abandonne, ou  s'en délivre.
La langue même dit cet abandon. en quatre syllabes fluides et mélodieuses. Ce mot insidieux touche en nous la part la plus faible.  Il donne moins à penser qu'il n'invite à consentir.
Triste et belle "comme un grand reposoir", la mélancolie dit ensemble  une tristesse et une plénitude.
Elle évoque une tristesse plénière, semblable à une tombée de pluie d'été. Comment cette forme  heureuse d'absence au monde et à soi-même  irait-elle sans complaisance, quand elle propose une manière d'exister
qui apprivoise la mort au sein de la vie même ?
Elle s'étend, nappe et enveloppe. L'indéfini est son royaume  : une façon de se perdre et de se diluer, de se
couper du monde  en cédant à un abandon languide, un acquiescement passif . Elle met le sujet en vacance,
voire en catalepsie.
Elle est le septième jour de la pensée, celui où l'esprit se contemple et reconnaît sa vanité. Diabolique, elle agit comme un philtre,  une drogue, un baume.  Elle reconduit dans l'espace de l'indistinct"(...)

Jean-Michel Maulpoix
Mercure de France (1996)
(extrait de La poésie malgré tout)




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