Maman, c'est Camille, Samille, souvent, parfois.
Camille, Samille. Notre pilier.
De son côté familial, l'ai-je déjà dit, c'est le vide complet. Presque complet.
Elle n'a jamais connu ses racines, ses origines maternelles et paternelles.
Elle a été "oubliée" si on peut s'exprimer ainsi, sur les marches du perron de l'Hôtel Dieu à L. un grand établissement renommé.
On est en 1921. Le 30 décembre, et probablement il ne fait pas très chaud.
Ce vide, cette méconnaissance ont engrangé diverses supputations, voire extrapolations non résolues à ce jour.
Cet abandon, cet "oubli", était-ce un choix ?
Quoi qu'il en soit, le nourrisson abandonné n'avait pas la même chance de survie.. qu'il soit légitime ou bâtard. A L.... les orphelins légitimes étaient adoptés par l'Hôtel Dieu, et ce, pour les moins de sept ans.
Au-delà, un autre établissement, la Charité, pourvoyait à leur placement.
Enfant illégitime conçu dans le péché.. ou naturel issu de lignée noble... ou né de mère décédée en couche, ou de femme extrêmement pauvre pour qui l'abandon apparaissait comme la seule issue raisonnable...
Je m'interroge.
J'envisage pour maman le meilleur cas de figure évidemment, une famille... ou inventée de toute pièce, ou bien était-ce après la venue massive de travailleurs étrangers, comme il semble que ce fut le cas en 1919, 1920, là sur L.... l'un d'entre eux séduit une fille du pays de "bonne famille".
Un mur entier d'incompréhension invisible s'élève entre eux, avec une évidente difficulté de s'adapter, attendant un retour au pays, peut-être, ou qui demeure chez nous, travailleur reclus dans sa communauté isolée, mal récompensé d'un service rendu à la France.
Ou bien encore, un fils bien né trousse une roturière.
C'est l'entre-deux-guerres. Les parents s'opposent. Le temps passe. On oublie
Den
Den
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