....bienvenue chez moi


*****
Bienvenue dans mon nouvel espace
"le crayon et la plume"
*****

mardi 16 février 2016

*Il s'agissait d'un cerisier......


Rouge Cerise, Fruits Mûrs, Branche Cerisier

Cerises, Cerisier, Fruits Rouges, Jardin

"Cette fois,  il s'agissait d'un cerisier ; non pas d'un cerisier en fleurs, qui nous parle un langage limpide ; mais d'un cerisier chargé de fruits, aperçu un soir de juin, de l'autre côté d'un grand champ de blé. C'était une fois de plus comme si quelqu'un était apparu là-bas et vous parlait, mais sans vous parler, sans vous faire aucun signe ; quelqu'un ou plutôt quelque chose, et une "chose belle" certes ; mais, alors que, s'il s'était agi d'une figure humaine, d'une promeneuse, à ma joie se fussent mêlés du trouble et le besoin, bientôt, de courir vers elle, de la rejoindre, d'abord incapable de parler, et pas seulement pour avoir trop couru, puis de l'écouter, de répondre, de la prendre au filet de mes paroles  ou de me prendre à celui des siennes - et eût commencé avec un peu de chance, une tout autre histoire, dans un mélange, plus ou moins stable, de lumière et d'ombre, alors qu'une nouvelle histoire d'amour eût commencé là comme  un nouveau ruisseau né d'une source neuve, au printemps pour ce cerisier, je n'éprouvais nul désir de le rejoindre, de le conquérir, de le posséder  ; ou plutôt : c'était fait, j'avais été rejoint, conquis, je n'avais absolument rien à attendre, à  demander de plus ; il s'agissait d'une autre espèce d'histoire, de rencontre, de parole. Plus difficile encore à saisir".


Cahier de Verdure
Philippe Jaccottet
Gallimard, 1990


*****


2 commentaires:

  1. Quand un arbre se couvre de fruits comme une femme de bijoux, l'univers en est transformé !
    Merci Den pour cette citation !


    Dans le ventre de mon arbre
    Un vieux cerisier rassurant
    Je me suis enroulée
    Embryon clandestin
    Je suis passée inaperçue
    Tu m'as cherchée
    Tu as entendu le chant des ramures
    Admiré les fleurs blanches au printemps.

    Appuyé sur le tronc noueux
    Tu as attendu les cerises du bonheur
    A l'automne la feuille rousse
    A frôlé ta joue
    Mais l'hiver venteux est venu
    L'arbre n'a plus rien dit
    Le silence comme une chape
    A refermé les rêves
    Sous l'écorce protectrice...

    Chercheras tu mes traces
    Au delà des ombres du verger
    Ecouteras-tu encore
    Les mots de vie et d'amour 
    Murmurés pour que ton monde
    Soit encore beau et protégé ?

    Dans le ventre de l'arbre
    Un vieux cerisier rassurant...


    marine D

    Bises Den tes cerises me ravissent dans l'attente de ce miracle de la nature !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci ma chère Marine pour ce très beau poème où tu rencontres, comme Philippe Jaccottet ce si bel arbre à fruits rouges, un mélange d'ombre et de lumière, de parole.... joyeux souvenir de notre enfance, sur l'échelle à goûter avec gourmandise ces petites drupes à la chair si charnue...
      Merci pour ta fidélité...
      Je t'en brasse fleurie encor' en cOeur !
      Den

      Supprimer

Par Den :
Ecrire un commentaire :
Liens vers ce message :
Créer un lien :