....bienvenue chez moi


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Bienvenue dans mon nouvel espace
"le crayon et la plume"
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dimanche 14 février 2016

*Le vent doux poussait les nuages..................



"Après ma sieste, on écoutera un peu de musique, si tu veux. Je m'occupe de la vaisselle" dit-il d'un ton bienveillant.
Je m'assoupis sur mon livre, quand je me réveillai la lumière avait baissé et une légère bruine voilait le jardin.
Des bribes de musique me parvenaient du salon. Je reconnus alors les premiers accords de la "Pastorale" de Beethoven. Cela faisait un bon moment que je n'avais pas entendu cette symphonie.
Je courus vers le hall et me précipitai vers le salon. On en était encore au tout début et mon père, béat, écoutait dans son fauteuil. Il tapota le canapé à côté de lui où je m'assis, attendant avec délice mon passage préféré, le deuxième mouvement.
Ray C. m'avait expliqué les scènes campagnardes de chaque morceau. Dans le premier, on éprouvait des sensations agréables en arrivant à la campagne. Le deuxième mouvement était censé illustrer le ruissellement d'une petite rivière. Mais pour moi, c'était aussi le vent doux qui poussait les nuages au-dessus des champs et des collines ; de la musique pour s'envoler.
La première partie finie, le lent balancement des cordes débuta. Je m'imaginais décoller de la terre, transportée par les notes de la flûte qui montaient vers les oiseaux. Je ressentais un bonheur indescriptible à entendre cette musique qui m'avait accompagnée pendant mes merveilleux vols nocturnes.
Mais soudain je me rendis compte que ces rêves avaient disparu. Je ne pouvais même pas me souvenir de la dernière fois durant laquelle j'avais survolé Rosenthal et le Pinnacle.
J'ouvris les yeux, attristée par cette révélation. Mon père avait l'air si serein, bercé par ces mélodies paisibles. Alors je refermai les yeux pour mieux profiter de ces derniers moments de paradis musical.
L'orchestre commençait le troisième mouvement, évoquant les joyeux paysans qui dansent, quand nous entendîmes arriver la voiture. Mon père regarda sa montre et remarqua qu'il était déjà 18 h. Il prit un parapluie pour abriter sa femme quand elle sortirait de la voiture.
Mon instinct me fit déguerpir du salon. Tandis que la fête champêtre battait son plein, je filai vite dans ma chambre et fermai la porte. Il pleuvait fort maintenant et des coups de tonnerres résonnaient dans le lointain. Je percevais les voix de mes parents qui arrivaient sous le porche. Surtout celle de ma mère qui avait pris un ton aigu et perçant.
La porte claqua derrière eux et je compris qu'une scène violente venait d'éclater. Un sentiment de grande détresse m'accabla. Pourquoi ils faisaient ça tout le temps ? Je me couvris la tête avec l'oreiller, mais les cris et les invectives me parvenaient encore. Le quatrième mouvement les accompagnait dans le salon, l'orage de Beethoven explosait et tonnait tandis que la pluie tambourinait sur notre toit en tôle ondulée"

Juliet Schlunke
Rosenthal, une enfance australienne

Collection main de femme
Editions Parole

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2 commentaires:

  1. Magnifique extrait effectivement, Marine, qui démontre l'amour qui unit ce père à sa fille, leur amour commun pour la musique, en partage.... mais qui laisse présager, malheureusement un drame à venir .... lequel va se produire dans la vie de Juliet ....
    Un beau week-end je te souhaite, comme tu aimeras.
    Den

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Par Den :
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