Des mots vêtus de bleu se cherchent et glissent sur la page virginale, alertes, résignés aussi, à parler du soupir gris souris, de souvenirs interrompus, des maîtres silencieux de nos destins, sur des chemins de traverse... Penchée sur l'ébauche, recroquevillée au plus profond de ma mémoire, je m'imprègne jusqu'à plus soif, de ce temps ouvert sur demain, rassérénée, peut-être.. Les mots glissent sur la page et poussent à rejoindre plus loin la pensée hors de soi. Ils imaginent, joueurs, des tons brûlés ombrés de lumière, des relents d'enfance parfumés. Silencieusement pour ne pas perdre l'idée, j'efface le mot de mauvaise manière, contrainte d'utiliser la gomme, et le crayon persiste, inlassablement à tracer des lettres arrondies, fines ou élancées, fardées peu, mais magiques, toujours... Les lettres entremêlées poudrent d'or la page devenue tableau lumineux. C'est le commencement... !
Den
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