"Toutes nos expériences, y compris cette conversation, ont lieu dans le passé. Même s'il ne s'agit que de millionièmes de seconde. La caméra que je regarde en ce moment se trouve à quelques mètres. Elle est donc, depuis quelques millionièmes de seconde, déjà dans le passé, par rapport au temps indiqué sur ma montre. Le signal met du temps à arriver. La lumière que reflète la caméra, ou que tu reflètes, me parvient avec un décalage. Un décalage infime, car la vitesse de la lumière est rapide. - Combien de temps met la lumière à nous parvenir de la lune ? Un peu plus d'une seconde. - Et du soleil ? Huit minutes. Nous ne voyons pas les choses telles sont au moment où nous les voyons. Non, c'est ça le piège. Le présent n'existe pas. C'est vrai. Le seul présent qui pourrait exister, c'est ce qu'il y a dans mon esprit. C'est ce qui se rapproche le plus du présent absolu. Et encore .... parce que quand je pense, le signal tarde à se déplacer entre mes sens. Il y a un décalage".
Gaspar Galaz dans le film de Patricio Guzman "Nostalgie de la lumière"
(Réf : Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen) (émission du 29 octobre 2011 - les battements du temps (8)) ("entre déjà plus et encore à venir...")
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