"Il avait dit : - tel jour cet astre reviendra. - (...) Il mourut. L'ombre est vaste et l'on n'en parla plus (...) On oublia le nom. L'homme, tout ; le rêveur digne du cabanon, Les calculs poursuivant, dans leur vagabondage Des astres qui n'ont point d'orbite Et n'ont point d'âge, Ces soleils à travers les chiffres aperçus ; Et la ronce se mit à pousser là-dessus. (...) On vivait. (...) Et depuis bien longtemps personne ne pensait Au pauvre vieux rêveur enseveli sous l'herbe. Soudain, un soir, on vit la nuit noire et superbe, (...) Blémir confusément, puis blanchir, et c'était Dans l'année annoncée et prédite, et la cime Des monts eut un effet étrange de l'abîme Comme lorsqu'un flambeau rôde derrière un mur, Et la blancheur devint lumière, et dans l'azur La clarté devint pourpre, et l'on vit poindre, éclore, Et croître, on ne sait quelle inexprimable aurore Qui se mit à monter dans le haut firmament par degrés et sans hâte et formidablement. (...) Et soudain, comme un spectre entre en une maison, Apparut, par-dessus le farouche horizon, Une flamme emplissant des millions de lieues, Monstrueuse lueur des immensités bleues, Splendide au fond du ciel brusquement éclairé ; Et l'astre effrayant dit aux hommes : "me voici !"."
Victor Hugo (La Comète, la Légende des siècles)
(Réf : Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen) (émission du 8 octobre 2011 - les battements du temps (5) - "les vagabonds du ciel")
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