"La passion chemine par degrés vers les larmes. Et puis, voici Vicence.
Ici, les journées tournent sur elles-mêmes, depuis l'éveil du jour gonflé du cri des poules jusqu'à ce soir sans égal, doucereux et tendre, soyeux derrière les cyprès et mesurés longuement par le chant des cigales.
Ce silence intérieur qui m'accompagne, il naît de la course lente qui mène la journée à cette autre journée.
le suivre sans cesse, immobile, tournoyant avec elles. Je respire le seul bonheur dont je sois capable -
une conscience attentive et amicale.
Je me promène tout le jour...
ainsi les journées passent.
Je me promène tout le jour...
ainsi les journées passent.
J'avance d'un pas lent, oppressé par tant d'ardente beauté. ...les cigales enflent leurs voix, puis chantent :
un mystère dans ce ciel d'où tombent l'indifférence et la beauté. Et, dans la dernière lumière, je lis au fronton
d'une villa : " in magnificentia naturae, resurgit spiritus". C'est là qu'il faut s'arrêter. La première étoile déjà,
puis trois lumières sur la colline d'en face, la nuit soudain tombée sans rien qui l'ait annoncée, un murmure et une brise dans les buissons derrière moi, la journée s'est enfuie, me laissant sa douceur"...
L'envers et l'endroit (1958)
Pour Elisanne :
"Vivez comme si...."
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Touchée...
RépondreSupprimerMerci Den
Ces mots je les connais par "coeur"
et j'aime Vicence et ses villas palladiennes...