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Bienvenue dans mon nouvel espace
"le crayon et la plume"
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samedi 22 septembre 2012

*Avant nous, avant soi...


Il est malaisé d'écrire sur sa mère,  quelle que soit la période...d'évoquer son avant..

Avant nous, avant soi.

Ce peut-être en désordre comme ici. Ou pas. Mais à présent, et là sur la page, le temps n'existe plus.

Sur l'énigmatique et opaque question demeurée sans réponse : qui a-t-elle été avant ma naissance, qui a-t-elle pu être, de petit enfant à femme, avant moi ?

Je transcris par des mots pressés de s'imprimer, qui n'attendent pas, je restitue, j'essaie de restituer ce qui a existé, peut-être bien, ce que je crois, en dehors de ma vie.

J'écris le plus justement possible, par des phrases riches en expression, j'essaie, palpitantes parfois, attendrissantes, aussi.

Je tente. J'essaie, contradictoire à l'intérieur de moi, déchirée au plus  profond de moi,  par ces phrases et ces mots divergents, incohérents, illogiques, contraires à ce que je veux écrire...rendre vie.

Ces vies ont vécu.. ; des vies croisées. Parallèles.

C'est un projet d'écriture, et quel projet ! j'explique celle qui m'a donné le jour, sur ce que je crois  d'elle, le supposé, que j'imagine,  le plus précisément possible.

Je vais continuer.

Mais en dehors de cela, ce qui me manque le plus, c'est l'absence de représentations photographiques, de bébé, à enfant-fillette.

Aucune image.

Je n'ai pas connu le visage de maman, petite.

Les premières photos que je possède, couleur sépia, ne remontent qu'au passage obligé de l'enfance à l'âge adulte, pas avant. Elles ne nous racontent pas le passé le plus ancien de son histoire, ni certaines étapes de sa vie, ni ses secrets intérieurs. Je les ignore.

Avant, il n'y avait rien. Rien que je puisse regarder. Je l'ai méconnue maman. Je n'ai jamais pu la voir, l'imaginer.

Distanciée d'elle, éloignée comme par l'adolescence qui taraude, qui questionne, qui cherche.

En fait, j'ai vécu sans photo, un amour séparé de Camille, petite.

Pourtant j'ai essayé de la découvrir, l'envisager, la projeter, à partir d'une photo retrouvée, envisager l'enfant qu'elle a pu peut-être être. Son nez, ses sourcils, ses yeux bridés, ses cheveux noirs. Ses petites mains rondes et pleines de fossettes.

Je me représente ainsi, son corps ressuscité de fillette qui brille de mille feux. Jusque là je ne possède rien de visuel, de tangible, qui puisse ne pas me faire douter.

J'écris sur maman, sur son histoire. Je n'invente pas son récit, mais conçois une réalité particulière, qui est sienne. La sienne.

Ici, sur cette page, j'écris au crayon noir, et je glisse le long de la mémoire éclairée par une lumière dorée, et je cherche, je parle de l'immensité, de l'infini. Je parle de la mémoire, de l'avant. De l'impalpable.

Et toujours je perpétue et recommence les mêmes hésitations, les mêmes douleurs.

De l'histoire, je parle, donc d'Amour.

Et par conséquence, je parle de maintenant.

Den

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