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"le crayon et la plume"
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dimanche 16 septembre 2012

*Justin, mon père..








C'est son prénom usuel à Papa, Justin, suivi de Goselin, le premier prénom de son père Léon.
Goselin en réalité, et de  Lucien, des prénoms bien de chez nous en Provence, des prénoms du côté de Pagnol et de Giono réunis - nos illustres écrivains -, papa donc aux prénoms ignorés par toute une génération d'enfants, nos enfants, et qui sont redevenus à la mode pour nos petits-enfants.
Justin, mon père, comme Camille, ma mère...


(mes parents m'entourent ;
 Gustave le frère de papa est à droite de la photo, 
Aimé, mon oncle,  est derrière nous ; 
nous sortons de la Foire de Marseille : 1949, 1950....)


Justin, c'est son petit nom à Papa, c'est aussi le nom de mon géniteur, celui qui m'a offert la vie.
Je le revois encore aujourd'hui venant me chercher, ça c'est mon premier souvenir avec lui.

Nous habitons une maisonnette située en pleine nature, le long d'un chemin forestier, et de l'autre côté de la route, des champs sont à perte de vue.

Nous vivons en zone rurale. Aucune clôture alentour. Au milieu des champs.

C'est dans cette petite maison à un étage, simple comme la nature qui s'étend devant nous que ma soeur est née... route du quartier Valcros.... petite route des Milles..sur la.route de Galice.
Au temps où la vie est légère, où l'on prend le temps de vivre.

Il vient me chercher, papa, pour me transporter sur le porte-bagage de son vélo ; accrochée à sa veste, j'entends sa voix douce et vivante me donner les ultimes conseils avant de prendre la route.



J'ai trois ans et demi, ou quatre ans, ou cinq ans. C'est peut-être juste avant d'aller à l'école primaire au CP;
J'ai six ans.

J'ai le souvenir de ces moments heureux, confondus dans une action partagée ; je retiens mon souffle, mes petites mains ne parviennent pas à entourer la taille de papa en entier.

Ce soir, je revois les objets familiers que je devine dans la pénombre de ma page d'écriture éclairée par la mémoire, en cet instant précis.

Je sais que ces pages ne pourront pas être réalisées sans ces souvenirs-là.

Comment leur donner la place qui leur revient, dans le livre, là où Camille avance chaque jour un peu plus,
trouvant son sillon ?

Une place primordiale.

Papa n'est pas loin.

Je revois le vélo. Papa devant moi, et moi qui m'accroche, j'enserre sa taille, et nous rejoignons Léon et Juliette, les parents de Justin, mes oncles, ses frères, à la F...., route de Galice, pour un travail indéfini.
Je ne sais. Le temps du voyage, puisque je suis enfant, un court voyage, puisqu'il n'y a qu'un petit kilomètre entre ces deux lieux. On sait qu'il ne faudra pas trop parler, le souffle retenu, pour ne pas prendre le risque de tomber sur le bord du chemin. Il sait papa que le langage ce n'est pas seulement les mots, et moi avec ma sensibilité à fleur de peu, je le pressens déjà.

On écoute silencieusement les derniers bruissements de la nature qui vit, accrochée l'un à l'autre, près d'un monde végétal qui bientôt s'endormira.

Il pleut, et la route est glissante.

Den




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Par Den :
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